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Epicerie : une nouvelle organisation

Confinement : au Sappey-en-Chartreuse, aller à l’épicerie c’est désormais sur rendez-vous

Mercredi 25 mars 2020 à 19:45 – Par Lionel CariouFrance Bleu Isère Le Sappey-en-Chartreuse, France

Depuis le début du confinement au Sappey-en-Chartreuse (Isère), Anne-Cécile Jay, l’épicière du village, est sur le pont pour assurer l’approvisionnement des habitants. Face à l’afflux de clients, un système de réservation a été mis en place pour éviter les longues files d’attente.

Anne-Cécile Jay dans son épicerie du Sappey-en-Chartreuse
Anne-Cécile Jay dans son épicerie du Sappey-en-Chartreuse © Radio France – Lionel Cariou

Dimanche, le 22 mars, il fallait attendre entre 1h30 et 2h avant de pouvoir entrer dans la petite épicerie du Sappey-en-Chartreuse (Isère), le nombre de clients à l’intérieur étant limité à deux. Une longue file d’attente s’étirait sur le trottoir, bien trop longue pour l’épicière. « Pour nous c’est extrêmement stressant, confie Anne-Cécile Jay, parce qu’on voudrait que les gens partent assez vite ! » Alors dès la réouverture ce mardi, la commerçante, en lien avec la mairie, a complètement revu son organisation. Désormais, l’épicerie est ouverte six jours sur sept de 9h à 14h mais sur réservation. « Comme chez le docteur, explique Anne-Cécile Jay : on a une heure de rendez-vous et on vient. » Les créneaux, un toute les dix minutes, sont à réserver sur internet. 

« Le poumon du village »

Gérald, grand gaillard barbu, a suivi la procédure. Il a obtenu l’un des derniers créneaux de la journée et patiente à l’extérieur, à bonne distance d’un autre client. « C’est le cœur du village ici, le poumon, donc si elle ferme il n’y a plus rien » souligne le père de famille. Anne-Cécile Jay perçoit bien l’immense attente des habitants durant cette période de confinement : « Oui oui ! J’ai bien compris, sourit-elle. On a voulu reprendre l’épicerie, on assume ! » Une troisième cliente rejoint la file à l’extérieur. Émie n’a pas de réservation, mais la commerçante accepte de lui vendre une tablette de chocolat pour faire des pâtisseries. Car Anne-Cécile Jay sert aussi les « sans résa », pour le pain notamment. Pour le premier jour, elle a eu 73 clients, et seulement un tiers avait réservé. Pour autant, le nouveau système semble porter ses fruits et la file d’attente est réduite à la portion congrue. Les clients ont bien compris qu’il était devenu nécessaire d’organiser l’accueil. 

À l’heure du confinement, l’hésitation n’est plus permise

Les nouvelles règles en vigueur à l'épicerie du Sappey-en-Chartreuse - Radio France
Les nouvelles règles en vigueur à l’épicerie du Sappey-en-Chartreuse © Radio France – Lionel Cariou

L’épicière a aussi fait installer une vitre devant le comptoir pour éviter les projections, elle se lave les mains régulièrement et porte des gants, mais pas de masque – une gène quand elle saisit les montants sur sa caisse-enregistreuse. Devant l’entrée, un écriteau prévient : « ne reposez pas les produits choisis ». On pourrait dire : « toucher c’est acheter ». À l’heure du confinement, l’hésitation n’est plus permise, pas plus que le vagabondage dans les rayons.  

Distance sociale et mètre ruban

Et pour faire respecter la fameuse règle de la « distanciation sociale », l’épicière s’en remet à l’arithmétique. Quand un client s’approche d’un peu trop près, elle dégaine son mètre ruban à enrouleur : « de temps en temps je vérifie à quelle distance ils se trouvent », plaisante Anne-Cécile Jay qui préfère prendre la chose avec humour. Comme ses habitués : « les gens sont vraiment sympas, ils comprennent tous ».  Pourtant la commerçante ne cache pas son inquiétude. « Oui on stresse, confie-t-elle. Mon fils qui travaille avec moi est stressé, et mon mari ne vient me donner un coup de main que quand le magasin est fermé, parce qu’il est un petit peu à risque… » A-t-elle songé à fermer boutique ? « Non, on n’y a même pas pensé » coupe-t-elle d’emblée. « Combien de temps je suis prête à tenir ? Le plus longtemps possible ! »

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